La question du béton
Le béton est un mélange de matériaux présent partout dans notre environnement : il est aujourd’hui le matériau le plus utilisé sur Terre. Employé pour bâtir les écoles, routes, ponts et bien sûr les habitations, il se caractérise par une résistance indispensable à des ouvrages de construction. S’il évolue au fil des décennies pour être plus solide, plus facile à fabriquer ou encore plus léger, il est urgent qu’il devienne plus Green. Car le béton est un des grands pollueurs de la construction.
Chez Cemex, une gamme de bétons “bas carbone certifiés” a vu le jour. Nous avons donc décidé de réduire au maximum le « bilan carbone » de notre chantier, sur la partie gros œuvre. Grâce à cette gamme nommée Vertua®, nous devrions atteindre l’objectif zéro carbone sur le Domaine des Belles âmes.
Virginie Giliberti, Agente Technico-Commerciale MATÉRIAUX Secteur Provence Sud chez Cemex nous en dit plus sur ce matériau de construction ancestral, afin de bien comprendre ce qui se joue ici :
Comment fabrique-t-on le béton ?
Pour produire du béton prêt à l’emploi, quatre matériaux sont indispensables :
- Des granulats : sable ou graviers
- Du ciment : le liant entre les différents composants. Ce mélange de calcaire et d’argile, chauffé à 1500 degrés pour créer une poudre appelée clinker, est un élément essentiel, car il apporte sa résistance au béton.
- Des adjuvants : qui apportent ses caractéristiques spécifiques au béton
- De l’eau : chez Cemex, cette eau provient des réserves issues des traitements des eaux de process récupérées, puis des rivières et eau de ville.
Acheminés dans une grosse bétonnière, tous les éléments sont alors malaxés, et en moins de deux minutes, 1,5 m3 de béton sont produits.
“Le formule employée n’est pas la même selon le type de besoin (plus ou moins liquide par exemple) ou de chantier, et va s’adapter à l’environnement dans lequel il sera utilisé. Une règle cependant : chaque formule doit respecter la norme NF EN 206/CN, la certification absolue”.
Pourquoi le béton est-il si polluant ?
Si le béton est particulièrement attrayant pour construire infrastructures et habitations, il ne faut néanmoins pas oublier son impact écologique.
C’est d’abord sa fabrication qui fait du béton un matériau polluant. “Car le ciment dont il est composé, obtient l’ensemble de ses propriétés grâce à un processus de fabrication impliquant un four chauffé à 1500 degrés.” Une température qui exige énormément d’énergie. La cuisson de ces ingrédients provoque, entre autres, la calcination du calcaire. Concrètement, le CO2, naturellement contenu dans le calcaire, en est extrait et s’échappe dans l’atmosphère. La moitié des émissions de CO2 du béton serait alors produite lors de la fabrication du ciment.
La notion de transport des matières premières vers le lieu de transformation, puis du béton vers les différents chantiers contribue également à lui coller cette étiquette de pollueur. Sans compter le traitement des déchets du béton évacué sous forme de gravats des chantiers… hyper polluant lui aussi.
Le secteur du bâtiment représente à lui seul 45% de la consommation énergétique et 25% des émissions de gaz à effet de serre.
Mais existe-t-il des solutions pour rendre le béton moins polluant ? Suite aux Accords de Paris en 2015, le gouvernement et la filière du bâtiment se sont donnés pour ambition de proposer des bâtiments à énergie positive et bas carbone. Des solutions plus vertes sont en test, notamment du côté des fours à hydrogène et des fours solaires, beaucoup moins énergivores.
Quant à la question du traitement des déchets de béton, des initiatives sont également mises en place. “Un béton non utilisé sur un chantier par exemple, repart en centrale, avant d’être retraité en carrière. Il sera retravaillé pour retrouver les cailloux d’origine avant de les remettre dans le cycle.
Des plateformes de recyclage, encore peu présentes, récupèrent également les matériaux nobles pouvant être revalorisés.” Aujourd’hui, 80% des bétons de déconstruction seraient traités dans des installations dédiées (concassage, criblage…), afin d’être ensuite valorisés en remblaiement ou en applications routières. Mais encore faut-il s’assurer du bon acheminement des déchets, et de leur traitement.
Les bétons Vertua® signés CEMEX
Pour répondre aux nouvelles exigences environnementales, CEMEX a lancé il y a quelques années sa gamme de bétons à impact carbone réduit, Vertua®. Liée à l’ambition de l’entreprise de réduire ses émissions de CO2 de 55% en Europe d’ici 2030, et d’atteindre la neutralité carbone en 2050, cette nouvelle gamme entend apporter une solution de construction durable aux acteurs du bâtiment.
La gamme Vertua® se décline en trois niveaux d’émissions de CO2 et peut être utilisée pour tous types d’ouvrages : logements collectifs ou individuels, bâtiments publics ou tertiaires etc.
- Vertua® Classic offre un gain carbone de 20 à 35%.
- Vertua Plus offre un gain carbone de 35% à 60%.
- Vertua® Ultra Zero offre un gain carbone au-delà de 60%.
Grâce à l’utilisation de co-produits issus de l’industrie de l’acier et / ou l’utilisation de matériaux recyclés, la gamme s’inscrit dans une réelle démarche d’économie circulaire. L’impact du transport est lui aussi intégré au bilan carbone des bétons, et est minimisé grâce à l’implantation locale du réseau de béton prêt à l’emploi au plus près des chantiers (17 km en moyenne) et des matières premières sélectionnées en circuit court (30 km en moyenne).
La composition de ces bétons est étudiée afin de réduire leur impact carbone, en apportant la garantie de cette réduction au Maître d’ouvrage. CEMEX met à leur disposition une Fiche de Données Environnementales et Sanitaires (FDES) nécessaire au calcul de l’empreinte carbone sur chaque projet. “Cette dernière est compensée grâce au financement de projets concrets et qui absorbent le CO2 de l’atmosphère, comme la plantation d’arbres ou la protection contre la déforestation dans le cadre de projets vérifiés.”
Pour notre chantier, comme pour tous les particuliers et entrepreneurs exigeant cet effort, qui augmente de 5 euros/m3 le tarif, une déclaration récapitulant le nombre de mètres cube livrés sera effectuée auprès d’un organisme certifié. Les 65% de carbone restants seront compensés avec l’achat de crédits carbone auprès de Natural Capital Partners, qui reforeste l’Afrique de l’Est. Karine venant du Burundi, elle y a vu là un signe du destin !
Enfin, un certificat attestant que nous répondons aux exigences du protocole de neutralité carbone nous sera également délivré.
Quid du béton zéro carbone net ?
En développant sa gamme Vertua®, CEMEX a fait naître un béton zéro carbone net. Ce produit réduit de plus de 60% les émissions de CO2 générées par les matières premières et le reste des émissions inévitables est compensé grâce au partenariat avec Natural Capital Partners.
“Pour atteindre cette réduction, l’entreprise a mis au point une solution innovante sans clinker, ce qui évite ainsi les fours très énergivores, tournants à 1500 degrés.”
Puis, après avoir intégré les réductions de CO2 dans la conception du béton prêt à l’emploi, CEMEX calcule le CO2 généré par l’extraction et le traitement des matières premières, la fabrication et la livraison des produits. Le CO2 résiduel est ensuite compensé, rendant le béton “carbone zéro” de sa conception à sa livraison au client.
Si ce béton a déjà fait l’objet de tests, il n’est à ce jour pas certifié par la norme NF EN 206/CN, et ne peut donc être utilisé pour la construction d’ouvrages nécessitant une certaine résistance.
Mais sur le Domaine des Belles âmes, nous avons souhaité le mettre en lumière, et c’est la raison pour laquelle notre mur de restanque fera office de test.
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